L’UE et l’Afrique du Nord: définir les critères d’un partenariat efficace
Avec un ralentissement économique persistant qui se propage à travers l’Afrique du Nord, entraînant des perturbations sociales et une instabilité politique croissante, en particulier en Égypte et en Tunisie, on peut se demander quel rôle les acteurs occidentaux tentent de jouer dans la région. Alors que le nouveau secrétaire d’État américain se rendait en Égypte et a poussé à la fin des querelles politiques conflictuelles sur la route des nouvelles élections parlementaires, insistant avec force sur les réformes économiques pour finaliser un prêt du FMI de 4,8 milliards de dollars, l’Europe était nulle part.
Cependant, le 20 mars, conformément à son propre calendrier bureaucratique, la Commission européenne a publié une évaluation de la politique européenne de voisinage (PEV) et des rapports annuels sur l’état d’avancement d’un certain nombre de pays de la PEV, dont l’Égypte.
L’UE reconnaît ouvertement qu’elle doit travailler avec d’autres partenaires afin de soutenir les transitions politiques et économiques. De nombreux acteurs externes sont engagés et contribuent à façonner le rythme et l’orientation du changement politique, en premier lieu aux États-Unis et dans les pays du Golfe. Avec la création en 2012 de groupes de travail bilatéraux de l’UE »avec l’Égypte, la Tunisie et la Jordanie, nous avons constaté une meilleure coordination entre les donateurs internationaux en termes de soutien économique. Ce qui ne s’est pas (encore) concrétisé, c’est une plus grande coordination politique multilatérale en termes de messages communs à transmettre aux institutions politiques de ces pays en cas de recul démocratique. L’UE reconnaît que les évolutions économiques et politiques sont étroitement liées et essaie d’influencer ces derniers en se concentrant sur les premiers. Bruxelles a jusqu’à présent engagé 3,5 milliards d’euros dans le quartier sud pour la période 2011-2013 et plus récemment 300 millions d’euros de subventions plus modestes. Par rapport à cela, les États-Unis ont convenu le 10 mars d’allouer un paquet de 190 millions de dollars d’aide à l’Égypte sur un engagement de 450 millions de dollars destiné au soutien industriel.